Depuis le 3 novembre 2010, la Commune rurale de Tamani, dirigée par son Maire M. Oumar SOGORE (photo), a rejoint l’association française CODEA.
Créée par la loi 96-059 du 4 novembre 1996, la Commune de Tamani est issue de l’ex-arrondissement de Tamani. Située à environ 150km à vol d’oiseau au Nord-Est de la capitale Bamako, elle est limitée à l’Est par la Commune de Somo, à l’Ouest par la Commune de Boidié, au Sud par la Commune de Boidié et au Nord par le fleuve Niger.
D’après le recensement de 1996, la Commune de Tamani était peuplée de 14 858 Habitants, constitués de plusieurs ethnies, entre autre les Bamanas, Sarakholés Bozos, Somonos, et Kakolos. Tamani est héritière de la tradition millénaire du Dô, et a vu naître les célébrités comme Djelibazoumanaba né à Koni, la mère de Babougou N’dji, Bakaridjian, Niéleni à Siradjan, Toukoro Mamourou, la mère de Soundjata Sokolo Kountouma. Deux religions cohabitent en harmonie, l’Islam et l’animisme.
La Commune de Tamani dispose de plusieurs atouts touristiques : à Mignon se trouve la mosquée bénie, celle-là même où l’on implore Dieu pour le rehaussement de n’importe quel vœu. A Denincoura se trouvent deux (2) puits sacrés dont il se dit que les eaux servent à soigner tous les maux. A Koni, on recense également un puits sacré, ainsi que le Bois sacré de Bougoula. La localité de Toukoro est célèbre pour les maisons d’armes de Mamourou et de Nènè. On note également l’attraction de la pierre sacrée de Dougoubani à Tamani, sur le site du Dô.
En matière d’infrastructures sanitaires, il existe deux (2) CSCOM (Centre de Santé Communautaire) dans les villages de Tamani et Garna, un Dispensaire à Mignon et une Clinique privée à Tamani. Il faut dire que les maladies fréquentes sont le paludisme, le trachome et la cécité crépusculaire.
Les infrastructures scolaires consistent en un établissement de premier cycle et de second cycle à Tamani, un établissement de premier cycle à Mignon, Foni, Koyan et Garna. Il s’agit uniquement d’écoles publiques.
En matière d’hydraulique, la Commune de Tamani dispose de 26 forages, dont 18 seulement sont fonctionnels, ainsi que de 04 puits à grand diamètre. Une adduction d’eau sommaire existe dans le CSCOM de Garna et une autre en cours d’exécution à Tamani. Grâce au PACTEA (Programme d’Appui aux Collectivités Territoriales pour l’Eau potable et l’Assainissement), un programme appuyé financièrement par l’Union Européenne, deux projets d’adduction en eau potable et d’assainissement viennent d’être achevés (i) dans le village de Tamani (château d’eau de 80m3, une dizaine de bornes fontaines et deux branchements administratifs, quatre latrines modernes communautaires et une trentaine de dalles sanplat pour des latrines familiales), et (ii) dans le village de Mignon (château d’eau de 5m3, une seule rampe de distribution de trois têtes de robinet, tous situés à proximité du forage).
Mis à part les systèmes d’alimentation de ces deux adductions récentes (respectivement un groupe électrogène et un générateur de 6 modules solaires photovoltaïques) qui viennent donc s’ajouter à quelques kits photovoltaïques individuels pour l’éclairage (parfois assemblés de façon artisanale), des batteries rechargeables utilisées pour la télévision dans quelques rares ménages aisés, ainsi qu’un petit système solaire installé à la mairie et dont la puissance installée n’arrive pas à répondre aux besoins, la Commune de la Tamani ne dispose d’aucun service d’électrification. Elle présente par conséquent un taux d’accès à l’énergie électrique quasiment nul.
Sur un plan socioéconomique, la Commune de Tamani regorge pourtant d’énormes potentialités agricoles et piscicoles. L’agriculture est caractérisée par la culture du mil, riz, arachide fonio, le sésame, le Niébé, la pastèque, le manioc. Cette agriculture est encadrée par l’Office Riz de Ségou (ORS). Le maraîchage consiste en la culture des légumes, tomates, oignons, laitues, piments, choux pomme, melon, le gombo, la courge. La Commune produit également des fruits comme les les mangues, les papayes et les bananes. La pêche constitue l’activité principale des bozos, somonos et se pratique dans les fleuves et les mares. La Pisciculture artisanale est pratiquée dans tous les villages. On observe un élevage de petits et grands ruminants (bovins, caprins, ovins, asins, volailles).
Dans le domaine de l’Artisanat, la poterie est pratiquée par quelques femmes. On note également des activités comme la sculpture, la cordonnerie et la forge.
Le village de Tamani, Chef-lieu de la Commune, dispose d’un marché hebdomadaire où sont acheminées et échangées les différentes productions locales (petits ruminants, céréales, poissons, etc.).
En matière de transport et mobilité, les voies praticables sont essentiellement la route Régionale Konobougou-Tamani (50 Km) ainsi que la route Tamani- Banakoroni-Ségou, longue de 70 Km. Les pistes rurales liant les villages au chef-lieu de la Commune (Tamani) sont impraticables en saison de pluie. Il faut également noter qu’un trafic fluvial est possible entre Tamani, Ségou et Nyamina dans la région de Koulikoro, grâce au fleuve Niger qui traverse la Commune.
En matière de télécommunication, des RAC (Radio Autonome de Communication) sont disponibles dans les deux CSCOM Garna et Tamani, au niveau de la Sous-préfecture et de l’ORS.
Les partenaires au développement de la Commune sont actuellement l’ONG KILABO, le PACR (Projet d’Appui aux Communautés Rurales), le PACT-GTZ (Programme d’Appui aux Collectivités Territoriales), l’ANICT (Agence Nationale d’Investissement des Collectivités Territoriales), le PACTEA (Programme d’Appui aux Collectivités Territoriales pour l’Eau potable et l’Assainissement), la micro-finance Soto-Bajo. La Commune de Tamani recherche activement de nouveaux partenaires, plus particulièrement dans le domaine de la Coopération décentralisée, pour accompagner son développement économique et social.
Sources :
(1) Mlle Assitan SOGORE, Ing. Socio-économiste du Développement Rural, Master en Population et Santé
(2) M. Mamadou DIALLO, Consultant socioéconomiste, représentant local de CODEA au Mali