Six ans après le retrait de Bouygues, la compagnie malienne d’énergie est de nouveau rentable. Un redressement miraculeux pour une entreprise qui traînait 5 milliards de FCFA de manque à gagner.
Après avoir repris en octobre 2004 au géant français, Bouygues, le contrôle de l’eau et de l’énergie au Mali, la compagnie malienne d’énergie EDM-Mali vient de réaliser une grosse performance au terme de l’exercice 2009. Avec un accroissement du résultat net consolidé à hauteur de 5, 3 milliards de Fcfa contre un volume d’actifs flottants en 2008 de moins de 5, 650 milliards de Fcfa.
Selon une source autorisée, EDM- Mali avait fait les frais entre 2007 et 2008 d’une forte pression sur sa trésorerie. Appelé à la rescousse d’une compagnie en pleine crise économique et financière, l’ancien premier malien, Ousmane Issoufi Maïga s’est vu confier les rênes du Conseil d’administration de EDM-Mali. Son entregent et son carnet d’adresse ont permis à la compagnie de se redresser grâce à des réformes audacieuses et ambitieuses visant à assainir la trésorerie de EDM-Mali.
Signalons que pour les besoins du retrait de la filiale de Bouyges, la SAUR, le Mali aurait déboursé près de 17 millions d’Euros. Aujourd’hui, six ans après le départ du géant français, EDM-Mali affirme notre source établie à Bamako « s’est engagée dans un processus de séparation des produits eau et électricité pour booster la trésorerie de la compagnie. Car, rappelle t-on, EDM-Mali il y a juste quelques années a dû supporter quelque 5 milliards de Fcfa de manque à gagner sur la facture de la grille tarifaire révisée. Les projets d’interconnexion entre le Mali et la Côte d’Ivoire en voie de réalisation et la future construction de la centrale de Kabala vont booster à moyen terme l’assiette financière de la compagnie. Selon nos informations, la table ronde des bailleurs dans le cadre du financement du projet de Kabala est prévue en fin juillet 2010 à Bamako. La BAD, la BEI et la BADEA seraient pressentis pour la mobilisation des fonds.
Ismaël Aidara, Les Afriques (www.lesafriques.com)
Tant qu’il y a de grands investissements structurants à réaliser, il est difficile (surtout avec le recul d’aujourd’hui) d’affirmer que la privatisation soit pertinente… Et quand on sait que les taux d’électrification en Afrique subsaharienne sont souvent compris entre 1 et 5% en zone rurale (un peu plus dans quelques rares pays), on comprend pourquoi ça ne marche finalement pas. L’Etat est souvent appelé, d’une manière ou d’une autre à mettre la main à la poche via des fonds concessionnels. Et dans ce cas, on peut se poser la question de la légitimité du PPP, et des grands discours sur la mobilisation des capitaux par le secteur privé…
Intéressant, ça me rappelle un article que j’ai lu hier:
http://www.leblogfinance.com/2010/05/bolivie-morales-annonce-la-nationalisation-de-compagnies-delectricite.html
Espérons qu’ils auront le même succès qu’au Mali… Je crois qu’il y a une vague de fond de nationalisation depuis un moment en Amérique du Sud, je ne sais pas si c’est vraiment le cas en Afrique ?