La plupart des populations rurales des pays en développement n’ont pas suffisamment d’accès et à un prix abordable aux infrastructures et services de transport, ce qui entrave le développement économique et social et aggrave les conditions de pauvreté. L’amélioration des services de transport peut stimuler l’activité économique, améliorer l’environnement social et donc, enclencher un cercle vertueux où la pauvreté se résorbe et les conditions de vie des populations rurales pauvres s’améliorent.
Pour faciliter l’accès des populations rurales aux services essentiels, il faut accroître leur mobilité en fournissant des équipements et des services de transport de qualité et compatibles avec leur pouvoir d’achat. Le présent ouvrage analyse comment on peut améliorer la mobilité rurale en fournissant des moyens de transport et des services de transport à un prix abordable.
De nombreux facteurs font obstacle à la mise en place de moyens de transport bon marché et influent sur les efforts de promotion des services de transport. Malgré les budgets imposants consacrés à l’amélioration des transports, les efforts déployés par de nombreux pays et bailleurs de fonds n’ont pas permis de répondre aux besoins des populations rurales. En outre, le marché ne fournit pas de services de transport aux régions où la demande est faible et il ne s’adresse pas aux segments les plus pauvres et les moins mobiles de la communauté. Une approche intégrée s’avère nécessaire si l’on veut que les investissements procurent des avantages économiques et sociaux importants. L’expansion des réseaux routiers est certes important mais pas aux dépens des routes secondaires, des chemins et des pistes ; il ne faut pas non plus négliger l’importance des moyens de transport à usage privé et commercial (motorisés ou non) ainsi que les platesformes de transport et les marchés. Les responsables de la planification des transports doivent adopter une approche intégrée qui engage l’ensemble des partenaires dans un processus d’évaluation des besoins dans le cadre d’une politique claire fondée sur l’interdépendance et la complémentarité des différents moyens de transport. En outre, des politiques favorables et un cadre opérant peuvent permettre au secteur privé et aux organisations non gouvernementales (ONG) de jouer un rôle important.
Des opérations pilotes peuvent servir à promouvoir des moyens intermédiaires de transport capables d’accroître la productivité dans les zones à faible densité et à bas revenu. Les responsables de la planification doivent tenir compte des besoins des femmes et des groupes défavorisés.
La participation de tous les acteurs dans les activités de suivi et d’évaluation est importante, de même que la création de réseaux à l’échelle locale, nationale et internationale. Sur cette base, les pouvoirs publics et les responsables de projet peuvent prendre des mesures dans trois domaines – financier, réglementaire et connexe – pour encourager l’introduction de moyens intermédiaires de transport et la prestation privée de services de transport.
Banque Mondiale/Commission Economique pour l’Afrique (Télécharger le document en cliquant ici).