Avec environ 3000 habitants, le village de Djemgheu est l’un des plus importants des 16 villages que compte Baham, Chef lieu du Département des Hauts-Plateaux (Région de l’Ouest au Cameroun). Le système AEP gravitaire de Djemgheu date de plus de 10 années, et alimente 8 bornes fontaines et quelques branchements privés. Porté localement par le Comité de Concertation du Village Djemgheu (CC Djemgheu), et initié avec l’appui de la Commune de Baham, le projet vise à la fois la réhabilitation, la modernisation et l’extension à l’ensemble des quartiers du système d’Adduction en Eau Potable du Village Djemgheu. Bénéficiant déjà localement d’un engagement ferme de cofinancement du PNDP (Programme National de Développement Participatif) à hauteur de 21.550 EUR, le projet est soutenu en France par la Commune de Saint-Germain-Au-Mont-d’Or (www.saintgermainaumontdor.org), partenaire de la Commune de Baham qui compte le soumettre au cofinancement du Fonds Eau de la Région Rhône-Alpes.

D’autres pistes sont également envisagées avec l’assistance de CODEA pour une capitalisation/extension de l’expérience doublée d’un renforcement des capacités de maîtrise d’ouvrage à la fois communale et associative à l’échelle de toute la Commune (extension aux 15 autres villages). Il faut dire que dans le contexte particulier de Djemgheu, les problèmes rencontrés par le réseau AEP actuel sont de trois ordres : au niveau du captage de l’eau, du traitement et de la distribution.

  1. Au niveau du captage de l’eau, situé sur le territoire du village voisin de Chengne, sur une petite rivière à une altitude de l’ordre de 1780 m, on constate que le mur de la rive gauche en amont du déversoir a été détérioré par les crues et qu’une faible partie de l’eau de la rivière est dirigée vers la prise d’eau, qui de ce fait est en partie dénoyée ; de plus la tuyauterie de 63 mm qui effectue la liaison entre le captage et le site de traitement de l’eau+réservoir de stockage sur une longueur de l’ordre de 1000m a été détériorée à plusieurs reprises, car elle a été enterrée par endroit à seulement 20 à 30 cm de profondeur et a fondu sous l’effet des feux de brousse ; enfin, le château d’eau ne reçoit pas assez d’eau en saison sèche, alors que la rivière où est prélevée l’eau est encore abondante,
  2. Le débit relevé à l’entrée du bassin de traitement d’eau est de 0,33 litres par seconde, soit près de 28.500 litres par jour. Des algues vertes flottent à la surface du bassin d’où montent des bulles de gaz. Le sable a été remplacé une fois, il y a environ 4 ans. Les dispositions actuelles ne permettent pas un contre-lavage du sable.
  3. La couverture en bornes fontaines (BF) est insuffisante, car certains quartiers ne sont pas alimentés, alors que le réseau de la Société Nationale des Eaux du Cameroun (SNEC) touche le nord du village, proche du centre urbain de Baham. Plusieurs BF sont en très mauvais état, certains robinets sont cassés et la BF hors d’usage. On constate des ruptures fréquentes du réseau de distribution, par éclatement des tuyauteries en PVC, sous l’effet de la pression, qui atteint 15 bars en certains points du réseau. Les BF proches du château d’eau sont mal alimentées, alors que celles en contrebas reçoivent beaucoup trop d’eau.

De façon transversale, le dispositif de suivi actuel de l’AEP, assuré bénévolement par le CC Djemgheu, manque cruellement de capacités et de moyens, et la population n’est pas sensibilisée au paiement de l’eau.