L’agriculture familiale, et plus précisément les agricultures familiales compte tenu de leur diversité, souffrent souvent d’une image négative aux yeux des décideurs politiques du Sud et des donateurs au Nord, associée notamment à archaïsme et faible efficacité économique. Sur les trente dernières années, les agricultures familiales ont eu tendance à être délaissées sur le terrain de l’Aide publique au développement, de nombre de politiques agricoles des pays du Sud, comme dans les discours des Institutions internationales.

De fait, on observe dans la plupart de ces pays une inégalité dans l’accès aux ressources publiques entre les agricultures familiales et d’autres formes d’agricultures de type capitaliste, voire plus globalement entre milieu rural et urbain.

L’essentiel du budget agricole, déjà souvent faible en comparaison d’autres postes budgétaires (éducation, santé, etc.), est destiné à soutenir des agricultures de type capitaliste, qui renvoient de façon schématique à de grandes exploitations nécessitant des capitaux et un salariat relativement importants. En matière d’accès au crédit ou au foncier par exemple, les décisions politiques tendent à privilégier de manière systématique ces dernières.
Or, les agriculteurs familiaux constituent de loin la majorité des agriculteurs dans le monde. Ils contribuent en outre à créer de la richesse, des emplois et à assurer de nombreuses fonctions, de la production de nourriture à l’aménagement du territoire. Ce manque de reconnaissance et de soutien aux agricultures familiales pose la question du devenir de millions d’agriculteurs, mais aussi des modes d’agriculture à soutenir pour construire un développement durable.

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