Le projet d’Approvisionnement en Eau Potable, Assainissement et Hygiène (AEPAH) dans les Villages Djemgheu et Chengne de la Commune de Baham est mis en œuvre avec la maîtrise d’ouvrage déléguée de l’association française CODEA (www.codea-france.org) et la maîtrise d’œuvre du bureau d’études camerounais EED (www.eedsarl.com). Il bénéficie du soutien du Ministère français des Affaires Etrangères, de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, et du Gouvernement camerounais.
Le Système d’Adduction en Eau Potable en cours d’installation dans les deux villages est constitué d’un réservoir circulaire de tête de 170m3, d’une bâche de mélange de 60m3, d’une bâche de décharge casse-pression de 20m3, et de deux réservoirs supplémentaires de 70m3 et 50m3. Les trois premiers ouvrages ont été nouvellement construits dans le cadre du projet. Le quatrième et le cinquième ont été réhabilités par le projet, et consistent respectivement une installation de filtre à sable ouvert qui alimentait un réseau sommaire à Djemgheu, et un ouvrage hérité des installations ScanWater, à l’abandon depuis de nombreuses années sur le plateau de Chengne.
Au total, le système qui alimentera Djemgheu et Chengne disposera ainsi d’une capacité de stockage de 370.000 litres d’eau produits par deux forages positifs de 8m3/h et de 3m3/h, situés sur le plateau de Chengne, à plus de 1800m d’altitude, et réalisés par le projet AEPAH. Il convient de rappeler que l’ensemble de la Commune de Baham dispose actuellement d’un unique réservoir de stockage d’une capacité de 250m3 d’eau, exploité par la CDE et desservant partiellement 5 des 16 villages que compte la Commune (Batossouo, Boukue, Demgo, Hiala, Lagweu). Du fait de la position topographique de ce réservoir, le réseau CDE pourrait potentiellement desservir 4 villages supplémentaires (Baghom, Cheffou, Medjo, Kaffo), ce qui ne sera structurellement pas possible pour les 7 autres, dont une partie de Djemgheu et l’ensemble du village Chengne. Des travaux récemment engagés par la CAMWATER pour un renforcement des capacités de stockage et une densification du réseau de transport à l’échelle de la Commune, devraient a priori permettre d’y remédier.
En complément des ouvrages de production et de stockage aménagés par le projet AEPAH dans les Villages Djemgheu et Chengne, un réseau de transport et de distribution de l’eau qui consiste en près de 40 kilomètres de canalisations allant du φ50 au φ160, en PVC à joint automatique et en PEHD pour les branchements privés, a également été construit. Le projet vise en effet le raccordement d’un minimum de 300 ménages au réseau d’eau potable, grâce à une couverture géographique de l’ensemble du territoire constitué par les deux villages. Ce réseau de transport et de distribution a aujourd’hui été entièrement réalisé, et les pompes installées dans les forages sont désormais raccordées au réseau électrique réalisé par ailleurs dans le cadre du projet d’électrification rurale DER Hauts-Plateaux, qui bénéficie également de la maîtrise d’œuvre du bureau d’études EED.
Les travaux de construction des regards, d’aménagement et d’équipement des chambres de vannes, d’étanchéité au niveau des réservoirs, et de pose des ventouses ont également été achevés. Les tests de remplissage des réservoirs ont ainsi pu être amorcés, de même que le contrôle des éventuelles fuites sur les canalisations.
Bien que les branchements privés soient la solution privilégiée pour l’accès à l’eau potable, et ce grâce à un maillage territorial systématique du réseau de distribution, le projet a également prévu la réalisation de 20 bornes fontaines, stratégiquement installées sur le territoire des deux Villages. Il s’agit de garantir un accès pour tous à l’eau potable, y compris pour les plus démunis qui ne pourront pas se payer les frais de branchements et les factures mensuelles qui suivront. Les travaux de maçonnerie y afférents sont en cours, et devraient être bouclés la première quinzaine du mois d’octobre 2016.
On s’achemine donc vers un démarrage prochain de la campagne pour l’enregistrement des candidats aux branchements privés, et à la mise en service du système d’adduction en eau potable, pour le bonheur des populations. Ce sera également l’épilogue d’un véritable parcours du combattant pour les promoteurs du projet. Au préalable, il conviendra de finaliser les études actuellement en cours sur le thème de la structuration du prix de l’eau, ainsi que les modalités de gestion du service de l’eau potable et de l’assainissement, gages de la durabilité des infrastructures…
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