L’ambassadeur de France au Cameroun, Bruno Gain, et le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Emmanuel Nganou Djoumessi, ont signé lundi trois conventions liées à la remise générale de dette dont le Cameroun bénéficie depuis l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Pays pauvres très endettés (Ppte) en avril 2006. Yaoundé, où les deux plénipotentiaires représentant leurs gouvernements respectifs ont échangé les signatures de ce triple accord qui affecte 41,4 milliards de F du Contrat de désendettement et de développement (C2D), sera moins le théâtre de l’utilisation de ces fonds que l’arrière-pays clairement inscrit dans l’objectif de dépense.

C’est d’ailleurs au Programme national de développement participatif (Pndp), l’outil gouvernemental pour améliorer les conditions de vie des populations rurales, qu’iront l’essentiel des fonds ainsi affectés sur la masse initiale du deuxième C2D. Lequel compte 213 milliards de F à dépenser durant le quinquennat 2011-2016. Dans les dix régions du Cameroun, ce sont 329 communes qui vont bénéficier d’adductions d’eau ou d’électricité, d’écoles, de marchés et surtout, d’équipements agricoles, a indiqué la partie camerounaise.

La part de l’enveloppe de la remise de dette française au profit du monde rural a pratiquement triplé en comparaison avec le premier C2D qui, lui, était globalement de 352 milliards de F. Ce tropisme vers le paysannat camerounais est normal, à en croire le ministre Nganou Djoumessi, dès lors que le projet d’émergence économique du Cameroun se fonde sur deux piliers : l’agriculture et les infrastructures.

Mieux encore, analysera l’ambassadeur de France, « à chacun de mes déplacements sur le terrain, je constate le vif intérêt des maires et des populations pour le Pndp ». Selon M. Gain, avec ce programme, le Cameroun a accompli un « grand pas » en matière de développement local. Pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, un troisième C2D suivra. Mais avant, les deux parties ont mutuellement reconnu l’impérieux besoin de se servir des leçons de l’acte 1 de ce volet de la coopération entre Paris et Yaoundé.

L’ambassadeur Bruno Gain a ainsi souligné à grands traits la nécessité d’un respect scrupuleux de la bonne gouvernance autant qu’une communication accrue vers les populations bénéficiaires. Aux prestataires de services auxquels le Pndp aura recours, Emmanuel Nganou Djoumessi a tracé un cadre d’exigences : compétence, abnégation, détachement.

Source: http://www.cameroon-tribune.cm/Journal du CT 08/05/2012