Un syndicat des communes chargé de gérer le fonds de solidarité intercommunale a été créé pour tirer le maximum de profits des compétences transférées.
L’examen et l’adoption des statuts du syndicat des communes et villes de l’Est Cameroun en abrégé Syncovec, créé conformément à la loi de 2004, portant orientation de la décentralisation, aura été le seul plat de résistance de l’assemblée générale des communes et villes unies du Cameroun antenne/Est, tenue à Garoua-Boulaï, dans le département du Lom et Djerem.

Présidés par Adolphé Lele Lafrique, le gouverneur de la région de l’Ouest, les travaux se sont déroulés en présence de Philippe Camille Akoa le directeur général du Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (Feicom).
L’Association des communes et villes unies (Cvuc) antenne/Est, peut-on noter, regroupe en son sein 33 Communes d’Arrondissement et une Communauté Urbaine.

Selon son président régional, Janvier Mongui Sossomba, le Syncovec est une structure légale qui aura entre autres missions, la gestion du fonds de solidarité intercommunale créé par les communes de l’Est pour assurer un développement harmonieux de leur région. Un développement qui, explique-t-il « dans un environnement de pauvreté générale ne peut se faire qu’en unissant les efforts, les moyens financiers et intellectuels pour permettre aux populations d’accéder aux services de base ». Pour Janvier Mongui Sossomba, la présence du directeur général du Fiecom, témoigne de l’importance accordée à l’heureuse initiative des communes de l’Est de créer un fonds de solidarité intercommunale et une structure légale pour la gérer.
À en croire le président régional des Cvuc/Est, au moment où le Cameroun est entré de plein pied dans le processus de la décentralisation, le syndicat des communes et villes de l’Est Cameroun se positionnera comme structure complémentaire pour la réussite de cette politique « car les ressources transférées par l’Etat ne pourront jamais satisfaire aux multiples attentes des populations.»

Recettes
Comme action concrète que pourra entreprendre le nouveau syndicat pour matérialiser la décentralisation dans la région de l’Est, Janvier Mongui Sossomba évoque le cas de l’entretien routier, l’un des problèmes majeurs de la région. «Si aujourd’hui, nous recevrons des lignes de crédits pour créer ou entretenir des pistes rurales, non seulement ces moyens seront largement insuffisants mais encore, faudra-t-il trouver des engins nécessaires sur un marché où l’offre est presque nulle. C’est alors que, notre syndicat en se dotant de tels engins, garantira le succès de transfère de cette compétence et bien d’autres domaines. Le parc constituera aussi une source de revenu pour le syndicat à travers la location des engins aux entreprises adjudicataires des marchés d’entretien routier dans la région de l’Est», indique-t-il. Le syndicat pourra également réaliser d’autres projets susceptibles de générer des recettes substantielles qui pourront être réinvestir dans les projets sociaux pour le bien-être des populations.

Dans son exposé, le Directeur général du Feicom a présenté aux maires de l’Est, l’historique, les missions, la faillite, la structuration et les méthodes de fonctionnement et de financement des projets sociaux et d’investissement dans les communes. Cependant, tout en louant la création d’un syndicat des communes et villes de l’Est, Camille Akoa a dénoncé six mauvaises communes de cette région qui selon lui ne font aucun effort pour bénéficier des prestations du Feicom. Par ailleurs, apprend-on, le Feicom depuis 2006 aurait déboursé environs 4.807.000.000 Fcfa pour le financement des projets dans les communes de l’Est même si l’impact de cet investissement de l’avis de certains n’est pas très visible.
En rappel, le fonds de solidarité intercommunale dont le montant annuel est de 100 millions Fcfa a été créé en 2004 pour réduire l’écart entre les communes riches qui brassent les redevances forestières annuelles et celles qui n’ont aucune source substantielle de revenu alors qu’elles sont toutes dans la même région. Selon le président régional des Cvuc, avec la création du syndicat, ce mutuelle régional de développement doit définitivement prendre son envole.

Sebastian Chi Elvido, à Garoua-Boulaï

Source: www.quotidienmutations.info