La Commune de NGOUMOU est située dans le Département de la MEFOU et AKONO entre les 3º32’ et 3º45’ de latitude Nord et de 11º12’ et 11º22’ de longitude Est ; dans la Région du Centre, au Sud de la capitale du Cameroun Yaoundé. Du point de vue institutionnel, elle est le chef lieu du département qui comporte quatre arrondissements avec autant de communes.

La Commune de Ngoumou est limitée:

  • Au Nord par l’arrondissement de MBANKOMO
  • Au Sud par l’arrondissement d’AKONO
  • A l’Est par l’arrondissement de BIKOK
  • A l’Ouest par l’arrondissement de MAKAK (département du NYONG et KELLE).

Les limites de la commune de Ngoumou sont inchangées depuis sa création en 1964. La superficie de la commune est d’environ 400 km2.

b) Organisation du territoire

La Commune de NGOUMOU comprend environ 56 villages regroupés en six groupements.

Il s’agit de :

  1. Groupement NKONGZOK
  2. Groupement OTELE
  3. Groupement ETENGA
  4. Groupement MVOG TSOUNGUI MBALLA
  5. Groupement NKONG ABOK
  6. Groupement NKONG MEYOS

La Commune comprend également deux grandes agglomérations :

  • NGOUMOU ville dans le groupement NKONGZOK
  • OTELE Centre dans le groupement Otélé.

I.1.1.1        Les ressources naturelles

La géographie de la collectivité est presque identique sur l’ensemble du territoire. 

a) le relief

Le territoire communal de NGOUMOU est constitué d’un ensemble de petits plateaux dont la moyenne des altitudes est de 730 m. La zone comprise à l’intérieur du territoire communal est constituée d’un ensemble de petits plateaux arrondis et d’altitude moyenne comprise entre 750 mà l’Ouest (au Nord du groupement NKONG ABOK) et 728 m à l’Est. Au Nord, le plateau le plus élevé est à 925 m d’altitude se trouve dans la réserve forestière d’OTTOTOMO, alors qu’au Sud l’on tombe parfois en dessous de 680 m.

Le relief est donc légèrement incliné vers le Sud, et parfois vers le Sud-Est.

Chaque plateau est entouré de fonds de vallées drainés par des cours d’eau d’importance variable, prenant leurs sources dans la partie Nord.

b) Géologie et pédologie

Le sol des localités de la commune de NGOUMOU est à plusieurs égards semblable à celui de la forêt équatoriale sous couvert végétal. La couche superficielle est essentiellement constituée des débris végétaux ou humus ayant une épaisseur d’environ 50 cm.

 En dessous de cette couche, l’on trouve souvent, et par endroits, de l’argile rouge ou marron. Ailleurs on se trouve en présence de la latérite ferralitique. Selon la topographie, cette couche varie d’épaisseur, de 3 à 6 m, et peut atteindre par endroits plus de 10 m. Ces sols sont issus en général de l’altération des embréchites qui sont des espèces chimiques riches et par conséquents propices à l’agriculture. Du point de vue de l’aménagement, ils présentent de bonnes caractéristiques mécaniques pour des constructions des routes et des bâtiments.

c) Le climat

La commune de NGOUMOU est située dans la zone équatoriale humide. On y rencontre quatre saisons réparties de la manière suivante :

  • une grande saison des pluies allant du mois d’Août au mois de novembre ;
  • une grande saison sèche allant de fin novembre à février ;
  • une petite saison des pluies : de mars à mai ;
  • une petite saison sèche : allant de juin à la fin Août.

L’approche des données climatiques de penchera plus principalement sur :

  • la pluviométrie;
  • la température;
  • l’insolation ;
  • l’hygrométrie ;
  • les vents dominants.

i) Températures :

Comparativement à  la zone sahélienne, les températures ici sont généralement constantes toute l’année. Les moyennes sont comprises entre 22 et 26 degrés, et sont plus élevées entre décembre et mars.

Les mois de juillet -Août – Septembre – Octobre sont les plus frais, tandis que les mois de Décembre – Janvier et Février sont les plus chauds, et on peut enregistrer des températures de 30 à 32 degrés parfois variables d’années en années.

L’amplitude des variations annuelles est assez faible et presque constante.

ii) L’insolation :

Le maximum d’insolation est atteint à la grande saison sèche, avec environ 180 heures en Décembre -Janvier. Le minimum d’insolation se situe en Juillet -Août avec environ 80 heures en Août.

Le diagramme montre que l’insolation  décroît graduellement pendant la petite saison des pluies et croît graduellement pendant la grande saison des pluies (voir diagramme ci-après).

  1997 1998
Mois Nombre de jours de pluies Hauteur Nombre de jours de pluies Hauteur
Juillet 07 57,9 09 26,8
Août 07 56,1 07 32,9
Septembre 13 154,1 06 125,8
Octobre 09 65,1 16 119,2
Novembre 07 44,4 10 41,1
Décembre 03 0 01 3,5
Total 43 378 49 349,3

Relevés pluviométriques : campagne 97/98

iii) La pluviométrie :

Le régime pluviométrique de la localité de NGOUMOU est caractéristique des quatre saisons dont nous avons parlé plus haut. Le diagramme présente deux maxima et deux minima bien marqués. La succession ou l’alternance des quatre saisons crée un profil en dent de scie.

La grande saison sèche qui démarre en Décembre, dure environ 3 mois, jusqu’en fin Février. Décembre et Janvier apparaissent comme les mois les plus secs ou les moins pluvieux, avec moins de 5 mm de pluies tombées en Décembre et en Janvier. Au cours de ces mois, on ne compte qu’environ 2 jours de pluies. La petite saison sèche ne dure que deux mois (Juillet -Août) et présente souvent des irrégularités d’une année à l’autre.

La grande saison des pluies forme sur le diagramme un sommet en Octobre -Novembre où s’enregistre près de 300 mm de pluies tombées. La hauteur totale des pluies tombées en une année est d’environ 1000 mm. Dans l’année, on a compté parfois jusqu’à 100 jours de pluies, Octobre apparaissant comme le mois le plus pluvieux avec plus de 15 jours de pluies mensuels et plus de 100 mm d’eaux tombées. 

L’on relève la spécificité du microclimat de NGOUMOU par rapport à l’ensemble de la zone climatique de la forêt du Sud Cameroun (climat de référence YAOUNDÉ).

 iv) Les données hygrométriques :

Ces données concernent l’humidité relative de l’air. Elles varient d’une saison à l’autre dans la localité, mais avec moins d’intensité qu’ailleurs.

La moyenne des humidités relatives maxima journalière est de près de 100 % quelle que soit la saison. Les fluctuations apparaissent lorsqu’il est question des moyennes des humidités relatives minima journalières, avec un taux plus bas en février 40% et un taux élevé en juillet soit 70%.

La moyenne annuelle est de près de 79% à NGOUMOU, contre près de 87% à KRIBI, DOUALA ou LIMBÉ. Le climat de la localité de ce point de vue est semblable à celui de YAOUNDÉ (voir « Fiches climatologiques à l’usage des architectes, urbanistes et aménageurs, Cameroun, S.M.U.H., septembre 1970).

 v) Les vents dominants :

Les vents dominants sont surtout de deux sortes :

  • l’harmattan : vent stable et sec, venu du Nord-Est.

C’est lui qui annonce et détermine la petite saison sèche de Juillet -Août et les tornades venant du Sahara. Mais son influence est faible.

  • La Mousson: vent instable et humide venu de la mer.

C’est elle qui détermine la saison des pluies de Mai à Juin et de Septembre à Novembre. Elle arrive le plus souvent délesté d’une partie de son humidité.

Ces vents sont en général de vitesse faible (2,0 m/s en moyenne). Les vents forts (3,0m/s en moyenne) existent, mais ils sont peu nombreux. On les rencontre le plus souvent lors des orages du début de la saison des pluies de Septembre – Octobre.

 vi) L’hydrographie

Le site de la localité de NGOUMOU est drainé par les nombreux bassins versants d’importance variable. Ces bassins peuvent être classés en deux types : ceux qui  prennent sources dans d’autre communes et traversent la localité de NGOUMOU et ceux qui sont internes à la commune.

Pour les bassins traversant, on peut surtout retenir l’ensemble formé par les cours d’eau AKONO et NEGBE au centre, et celui formé par les cours d’eau YEGUE au Nord-Ouest.

Pour les bassins internes, ils sont nombreux et de petite importance. On peut surtout retenir l’ensemble formé par les cours d’eau OSSOEKOBOK, MVILA, NSOKOE, OSSOENENE, MBALELON, NLOUPKOUE, etc. 

vii) La forêt et la faune

La végétation est considérablement influencée par le relief relativement accidenté. La région est entourée dans son ensemble par des forêts secondaires de type équatorial humide, qui par endroit alternent avec des plantations de cacao et des palmiers à huile. La végétation rudérale dispute l’espace par endroit avec les repousses dans les champs abandonnés de cacao et les espaces laissés en jachère. Dans les zones de bas-fonds on retrouve des marécages parsemés de raphia et d’arbustes.

Il subsiste cependant encore quelques reliques de forêts primaires dans des endroits difficiles d’accès notamment les dépressions et les versants accidentés.

Les richesses de ces forêts sont importantes ;  les quelques essences répertoriées sont les suivantes: Padouck, Bubinga, Bongossi, Parassolier, Tui, Bibolo, Iroko, Ebène, Ayos,  Sapelli, Andok, Movingui, Baobab etc.

La forêt est aussi le domaine des produits forestiers non ligneux (PFNL) tels : Andok, Ndjansan, Essok, Pèpè, Poivre sauvage, Kola, Bitter Kola, Rotin, Komé, etc.

Ngoumou est relativement pauvre en espèces animales, ceci s’explique par une déforestation poussée et le passage du chemin de fer depuis les années de l’indépendance qui a fait fuir les animaux vers des zones plus calmes et moins bruyantes. Par ailleurs, cette région était un grand centre commercial de part la présence de deux gares ferroviaires (Ngoumou et Otélé) ; ce qui a favorisée une intense activité de braconnage. Toutefois quelques espèces ayant résistées  au braconnage se sont réfugiées dans la réserve forestière d’OTTOTOMO, elles sont représentées par les rongeurs, des singes, chimpanzés, gorilles les antilopes,  les serpents, etc.

L’avifaune est représentée par les toucans, les perdrix, le touraco, les aigles etc.