Deux jeunes de la région lyonnaise, Laura Merlette et Emilien Gonzalez, ont effectué d’avril à juin 2009 une mission de trois mois à Djemgheu, village du Département des Hauts-Plateaux dans la Région de l’Ouest au Cameroun. A l’initiative de ce voyage, un intérêt particulier pour l’agriculture vivrière et une envie de soutenir la population locale dans l’amélioration de son réseau d’eau potable.  

Après une licence en sciences politiques mention relations internationales, Mlle Merlette s’oriente vers le domaine agro-environnemental et obtient un BTS de gestion et protection de la nature (GPN). Emilien possède également un BTS GPN et une licence professionnelle en gestion agricole des espaces naturels. Tous deux sont membres de l’association ENPOCO (ENsemble POur COnstruire) œuvrant pour la construction de modules scolaires en Afrique. Leur rencontre avec Samuel Watchueng, originaire de Baham et investi dans le développement de son village, par l’intermédiaire de Yan Laroye, Maire adjoint de la Commune de Saint-Germain-au-Mont-d’Or, donnera naissance à un projet de voyage à Djemgheu. C’est le Comité de Concertation de Djemgheu (CCD), collectif regroupant toutes les associations du village, qui acceptera d’accueillir les deux jeunes français.

Tous ensemble, ils décidèrent de confier à Mlle Merlette la rédaction d’une étude descriptive de l’agriculture familiale, afin de pouvoir, à posteriori, définir des projets en adéquation avec la réalité du terrain. Quant à Emilien, son soutien sera requis pour la compréhension du réseau d’eau potable et des limites à son fonctionnement.

C’est donc l’eau et l’agriculture, considérées par la population comme problèmes prioritaires, qui seront les thèmes principaux de ce voyage.

L’agriculture

Laura a réalisé une monographie participative décrivant l’agriculture de subsistance. Elle a travaillé avec tous les groupes d’agriculteurs concernés ce qui leur à permis de mettre en avant les avantages et les faiblesses du système agricole traditionnel et d’en faire ressortir les principaux besoins. Des enquêtes de terrain avec tous les acteurs de l’agriculture ainsi qu’une bibliographie sérieuse viennent étoffer ce travail. Sa présence sur place a permis à des formations d’avoir lieu, sur le compostage, la lutte contre l’érosion ou encore la conservation des produits agricoles.

L’eau

Emilien et les techniciens du CCD ont effectué un état des lieux du réseau d’eau existant. Ils ont étudié différentes solutions permettant d’améliorer la qualité de l’eau et la quantité des points de desserte. Un projet de forage financé par l’État camerounais par le biais du Programme National de Développement Participatif (PNDP) est lancé depuis plusieurs années. D’autres projets complémentaires devraient voir le jour. La réorganisation d’un Comité de gestion de l’eau sous tutelle du CCD est apparue essentielle pour entretenir les installations existantes et futures.

Les études arrivent aujourd’hui à leur terme. Bien qu’elles permettent de comprendre l’essentiel de la situation agricole et hydraulique, elles ne constituent pas une fin en soi. Il faut désormais proposer de nouvelles pistes, sélectionner les plus pertinentes et enfin les appliquer. Ceci ne peut se faire, ni sans l’intervention de spécialistes capables de mesurer la faisabilité des projets, ni sans la participation active de la population.

Laura et Emilien.