Les mouvements internationaux de personnes, qu’ils soient momentanés ou définitifs, sont un phénomène très ancien. Au moments ou les échanges entre les Etats s’accroissent avec la mondialisation entrainant une plus grande mobilité de la population mondiale, la gestion des flux migratoires se revèle être de nos jours l’un des enjeux  les plus importants de l’Agenda international.

1- Contexte

En effet, la migration dont l’impact réel reste très complexe à évaluer, influence très fortement l’évolution des sociétés, des économies et des États, en ayant une incidence très contrastée sur des questions sensibles liées à la sécurité, à l’identité, aux évolutions économiques, sociales et culturelles.

Si celles-ci peuvent être bénéfiques et à l’origine de profits communs, elles sont également autant de sources de préoccupation, de déséquilibre et d’accroissement des inégalités possibles entre États et entre communautés.

Aussi, les gouvernements sont-ils de plus en plus nombreux à prendre conscience de la nécessité d’envisager la problématique des migrations contemporaines dans un cadre global qui puisse permettre d’optimiser les bénéfices des flux migratoires en les faisant contribuer au développement des pays d’origine et de destination, sans sous-estimer pour autant l’impact également négatif que ces flux peuvent induire.

Aussi, dans le but d’encourager la création de partenariat global avec les pays d’origine et de transit qui favorise les synergies entre les migrations et le développement, conformément au 5ème engagement du Pacte européen sur l’immigration et l’asile, un accord de gestion concertée des flux migratoires et de développement solidaire a-t’il  été signé en 2009 entre le Cameroun et la France.

Fondé sur un  partenariat gagnant-gagnant entre pays d’accueil et pays d’origine, cet accord s’articule autour des axes suivants :

1- organiser l’immigration légale en tenant compte des priorités, des besoins et des capacités d’accueil et favoriser l’intégration,

2- lutter contre l’immigration irrégulière, notamment en assurant le retour dans leur pays d’origine ou vers un pays de transit, des étrangers en situation irrégulière,

3- créer un partenariat global avec les pays d’origine et de transit favorisant les synergies entre les migrations et le développement.

C’est dans ce cadre global et plus particulièrement sur  l’axe 3 que le Programme Franco-Camerounais pour un Développement Solidaire (PRODESO) s’inscrit, avec la vocation de rechercher et promouvoir des synergies entre migration et développement, en renforçant l’intervention des camerounais établis en France dans le développement du Cameroun. Dans cette optique, une contribution financière de 12 millions d’euros, soit environ 8 milliards de FCFA, sur une période de 5 ans est mobilisée par le Gouvernement français depuis 2010, pour la mise en œuvre du PRODESO.

2- Présentation du PRODESO

Le Programme Franco-Camerounais pour un Développement Solidaire (PRODESO) est issu de l’Accord relatif à la gestion concertée des flux migratoires et au développement solidaire signé entre le Cameroun et la France le 21 mai 2009 à Yaoundé.

Il a vocation à promouvoir des liens étroits entre migration et développement en renforçant le rôle des migrants dans l’atteinte des objectifs formulés par les pouvoir publics camerounais dans le document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE).

Il vise à soutenir financièrement des projets de développement local et autres initiatives économiques et sociales à travers la mobilisation des capacités financières et des compétences des camerounais installés en France.

Ce programme s’adresse donc prioritairement aux associations de droit français, regroupant des Camerounais établis en France, également connues sous l’ appelation de «organisations de solidarité internationale issue de la migration » (OSIM). Toutefois, des appels à projets spécifiques seront organisés de manière complémentaire à l’attention de l’ensemble des associations françaises de solidarité internationale. Dans les deux cas de figure, le porteur de projet doit établir un partenariat avec une structure locale, de droit camerounais (Groupement d’Intérêt Commun, association, collectivité locale) pour la réalisation du projet.

Eu égard aux orientations retenues par le Cameroun dans le cadre du DSCE et,  conformément à l’annexe VI de l’Accord franco-camerounais du 21 mai 2009, le PRODESO intervient plus particulièrement dans les quatre domaines suivants :

1 – la formation professionnelle ;

2- le soutien aux activités productives créatrices d’emplois ;

3 – la santé ;

4 – les énergies renouvelables et le développement durable.

Source: site Internet du PRODESO, http://prodeso-cameroun.org/