La convention d’assistance pour la mise en œuvre du Programme d’appui au développement du secteur privé (Padsp) a été signée ce lundi 22 octobre 2012 à Yaoundé, entre le directeur général du Centre pour le développement de l’entreprise, Paul Frix, le ministre de l’Economie Emmanuel Nganou Djoumessi, et celui des Pme, Pr. Laurent Serge Etoundi. La première partie du programme qui va coûter 6 milliards Fcfa sur 6 ans, bénéficie elle d’un montant global de 3,886 milliards Fcfa, avec pour objectif principal de résoudre des problèmes clés de décentralisation économique, de formalisation des Pme, de structuration des filières productives et de leur environnement institutionnel, de dynamisation des associations professionnelles, d’accès des Pme aux services financiers et non financiers. En clair, il ne s’agit pas de « redistribuer » l’argent disponible aux Pme, mais de l’utiliser plutôt pour leur apporter l’expertise technique pouvant leur permettre d’être plus compétitives.

Le fait est que le Cameroun, première économie de la sous-région Afrique centrale, souffre néanmoins d’un taux de croissance en recul et d’un rythme de création d’emplois qui ne parvient pas à résorber le chômage. Or, le secteur privé est largement dominé par le segment des Pme. Il est donc prioritaire pour le gouvernement camerounais et ses partenaires au développement de trouver des voies et moyens pour rendre ce secteur beaucoup plus compétitif, sur les plans national, régional et même international. De manière concrète, le programme est structuré autour de trois principales composantes qui couvrent l’ensemble des besoins d’appui identifiés. Il s’agit de l’animation et de la coordination des clusters cibles dont le budget est de 1,05 milliard Fcfa ; la réalisation des projets collectifs des clusters pour un montant de 1,2 milliards Fcfa ; et de la capitalisation, de la diffusion, de la pérennisation de la démarche cluster à hauteur de 497 millions Fcfa.

Quatre clusters retenus

Le cluster ici désigne un domaine d’activité précis. Ceux retenus par le programme, ainsi que le dévoile le directeur général du Centre pour le développement de l’entreprise, sont au nombre de quatre. A savoir l’agro-industrie au sens large du terme avec la gestion durable des forêts et la transformation locale du bois, l’écotourisme, l’aquaculture, et les technologies de l’information et de la communication. Ces domaines sont ceux dans lesquels le bureau régional du Centre pour le développement de l’entreprise pour l’Afrique centrale s’investit. Entre le 1er avril 2011 et le 31 mars 2012, douze projets pour un montant de 1,11 milliard Fcfa ont été identifiés, formulés, approuvés et mis en œuvre dans la sous-région dans les secteurs cibles ci-dessus mentionnés.
S’agissant spécifiquement du Cameroun, le ministre des Petites et moyennes entreprises, se satisfait de ce que le programme va créer des conditions de développement des Pme dans certains secteurs d’activité. « Mais, souligne-t-il, il faut des projets cohérents et le gouvernement va aider les entreprises potentiellement éligibles à se former pour qu’elles puissent prétendre à être choisies par le Centre pour le développement de l’entreprise ». Et ce n’est pas une sinécure, si l’on s’en tient aux critères (pas nombreux) de sélection. Grosso modo, explique-t-on, on tiendra compte des profils psychologiques et du potentiel de développement des entreprises. Pour l’heure, des Pme camerounaises bénéficient du programme depuis plusieurs mois, dans les secteurs comme la boulangerie-pâtisserie et l’aviculture. Et les officiels ont marqué le vœu de le voir s’étendre sur toute l’étendue du territoire.

Focal: Pas de services financiers

C’est une précision de taille qu’il faut apporter auprès des petites et moyennes entreprises camerounaises. Et les officiels ont assez insisté dessus au cours des visites de courtoisie (Minepat et Minpmeesa) qui ont précédé la signature de la convention lundi. Le Centre pour le développement de l’entreprise « ne participe pas au capital de la Pme et n’accorde pas de prêts. Mais, il fournit une assistance technique ». En principe, expliquent les responsables du centre, il peut intervenir dans tout le cycle de vie d’une entreprise : étude de faisabilité, assistance au démarrage, assistance technique, formation du personnel, étude diagnostic, assistance au management, etc. Il est donc question, soit d’aider à créer une entreprise, soit d’aider à sa modernisation en améliorant sa compétitivité, en lui facilitant l’accès aux financements ainsi qu’aux marchés. Créé en 1977, le Centre pour le développement de l’entreprise avait fait l’objet d’une restructuration majeure entre 2006 et 2009. Il concerne 79 Etats membres des Acp (Afrique – Caraïbes – Pacifique). A ce jour, il a déjà effectué 5,210 interventions et a investi plus de 47 milliards Fcfa ces 10 dernières années. Le bureau sous-régional d’Afrique centrale, basé à Yaoundé, a été officiellement ouvert en décembre 2011.

Source: http://www.cameroon-info.net