Il s’agit d’un don japonais pour financer la 5e phase du projet d’hydraulique rurale démarré depuis 1984 sur l’ensemble du territoire national. «Dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord, les populations sont confrontées à de sérieux problèmes d’approvisionnement en eau potable». Le constat n’est pas nouveau, mais il est fait cette fois par l’ambassadeur du japon au Cameroun, M. Tsutomu Arai. Les zones dont il parle sont dotées de réseaux hydrauliques saisonniers ; elles manquent cruellement d’eau en saison sèche ; et les populations doivent parcourir de longues distances pour se procurer quelques litres d’eau pour usage domestique. Dans le même temps, éleveurs et agriculteurs endurent de nombreuses difficultés pour abreuver leurs bêtes et arroser leurs plantations. C’est cette situation déplorable qui a conduit le Cameroun et son partenaire japonais à choisir ces deux régions situées dans le Septentrion du pays, pour la construction de 189 forages équipés de pompe à motricité humaine et quelques mini-systèmes d’alimentation en eau potable (Aep), entre 2012 et 2016.
La convention de don a été signée vendredi 7 septembre, entre l’ambassadeur nippon et le ministre de l’Economie, Nganou Djoumessi. Le Japon met ainsi à la disposition du Cameroun 4,608 milliards Fcfa pour la réalisation de ces forages, qui entre dans la 5e phase du projet d’hydraulique rurale qui est en cours dans le pays depuis 1984.
24 000 mètres cubes chaque jour
Dans le Nord et l’Extrême-Nord, les forages à construire (189 avec possibilité d’ajout de 42) permettront à près de 400 000 personnes vivant en milieu rural d’avoir un meilleur accès à l’eau potable, puisqu’on parle de 24 000 mètres cubes d’eau supplémentaire par jour. En ce moment, rassurent les deux parties, les études géophysiques et socio-économiques sont achevées. Le ministre Nganou Djoumessi rappelle que la construction de ces forages sera accompagnée de la formation des artisans-réparateurs pour assurer l’entretien et la maintenance desdites infrastructures.
Le diplomate nippon souligne quant à lui que l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica), à travers laquelle le financement est assuré, contribue ainsi à la réduction de la pauvreté dans cette partie très peuplée du Cameroun. Et ceci par le développement des ressources humaines saines (réduction des maladies d’origine hydrique et baisse du taux de mortalité), l’augmentation de la production agricole (grâce à une irrigation des terres), et la croissance économique (les femmes auront par exemple plus de temps pour s’occuper à des activités génératrices de revenus que de chercher de l’eau à longueur de journée).
Eviter les couacs antérieurs
L’on espère que cette phase ne connaîtra pas quelques couacs comme les précédentes. D’après nos sources, la réalisation de la troisième phase achevée en 1996, n’a pas totalement a été appréciée par les Japonais. Ce qui avait conduit à une interruption du programme pendant 10 ans. Ce n’est qu’en 2006 que les deux pays s’étaient de nouveau accordés pour le programme. Et même la 4e phase, prévue pour s’achever en 2008, va plutôt se terminer en 2010. Dans tous les cas, comme le promettent le Minepat et son collègue de l’Eau et de l’énergie, Basile Atangana Kouna, la partie camerounaise va s’engager dans la voie de la rigueur pour que la construction de ces forages dans le Septentrion ne soit pas émaillée par quelques difficultés que ce soit.
A ce jour, et dans le domaine de l’hydraulique rurale, le Japon a déjà réalisé près de 224 forages au Cameroun, 10 adductions en eau potable, et s’est déjà impliqué dans la réalisation de 700 forages pour une valeur totale de 14 milliards Fcfa ; ainsi qu’à la fourniture de nombreux matériels et équipements pour les adductions en eau potable. Ses réalisations directes permettent de fournir au quotidien près de 50 000 mètres cubes d’eau à une population rurale estimée à près de 940 875 personnes réparties dans les régions du Centre, du Sud, du Littoral, de l’Ouest et du Nord.
Source: http://www.cameroon-info.net