Les relations nouées entre les collectivités françaises et les collectivités tunisiennes ont souvent été formalisées par des protocoles ou des accords de jumelage. Actuellement une vingtaine de villes tunisiennes entretiennent des relations de coopération avec 24 villes françaises (pacte de jumelage, accords ou protocoles de coopération, participation à des programmes européens). De même cinq Régions (Rhône-Alpes, PACA, Languedoc-Roussillon, Limousin, Lorraine) et cinq Départements français ( Loire-Atalntique, Côtes d’Armor, l’Hérault, Bouches du Rhône, Oise) ont conclu des accords de coopération avec leurs homologues tunisiens.

La coopération entre les collectivités territoriales tunisiennes (villes et gouvernorats) et les collectivités françaises (villes, départements et régions) s’est mise en place progressivement dans les années 80 quand des chartes de jumelages, des accords cadre de coopération ont été signés. Les projets de coopération décentralisée entre les deux pays s’étendent à différents domaines, souvent liés aux spécificités mêmes des collectivités partenaires : développement économique, agriculture-pêche, culture, éducation, jeunesse, formation, patrimoine, environnement, santé-social, jeunesse-sport et tourisme.

Les projets de coopération économique visent principalement au développement des échanges entre PME, par l’organisation de missions d’entreprises ou la participation à des salons professionnels (CR Rhône-Alpes, CR Languedoc-Roussillion, CR Limousin, CG Loire Atlantique, la région PACA). La collectivité territoriale de Corse a mis en place des actions de transfert de technologie et de savoir faire dans les secteurs du tourisme et de l’artisanat. Les projets réalisés dans le domaine agricole, sont liés notamment au développement de la filière laitière (accords Mahdia-Loire-Atlantique, Gabès-Côte d’Armor, Monastir-Rhône-Alpes). Deux Conseils généraux (Loire-Atlantique et Côte d’Armor) ont monté des projets visant à l’amélioration des techniques de pêche, respectivement dans les gouvernorats de Mahdia et de Gabès.

Les collectivités françaises sont également très engagées dans des projets culturels pour promouvoir la connaissance réciproque. Elles organisent ainsi des expositions sur l’histoire et la culture tunisienne (Boulogne-Billancourt), des échanges culturels (Bourg-en-Bresse, CG Côtes d’Armor, Reuil-Malmaison), des échanges théâtrales (Grasse, Marseille), créent une Maison de la culture, une bibliothèque et un Musée sur l’artisanat (Romans sur Isère).

Dans le domaine de l’éducation, la plupart des collectivités françaises mettent en place des échanges scolaires (Nevers), des jumelages entre Ecoles (par exemple, le jumelage entre l’Ecole de journalisme de Marseille et de Tunis) et entre Universités (Grenoble et Sfax).

Les projets liés à la jeunesse prévoient notamment des échanges de jeunes qui participent à des séjours d’apprentissage et de découverte culturelle et à des chantiers de coopération en vue d’aménager des espaces urbains d’El Jem (Vienne).

Les projets relatifs à la formation concernent les échanges d’enseignants, la mise en place des programmes conjoints de recherche, la formation de formateurs, la formation professionnelle aux métiers du textile/habillement (CR Rhône-Alpes), de l’automobile, de l’hôtellerie, de la bijouterie (CG Bouches du Rhône), de la céramique (CG Oise), de la restauration archéologique, du tourisme et du patrimoine (Vienne)

En ce qui concerne la mise en valeur du patrimoine tunisien, les collectivités françaises ont financé des programmes de réhabilitation de la Médina de Sousse et de Bizerte (Boulogne-Billancourt et Clermont Ferrand), de restauration d’une maison dans La Médina (Loire-Atlantiques), la reconstitution d’une ville romaine à El Jem (Romans-sur-Isère), et ont réalisé des échanges de compétences sur la gestion des musées et des sites archéologiques ( Bouche du Rhône, Romans-Sur Isère, Vienne). En matière d’environnement, les secteurs principaux de la coopération décentralisée franco-tunisienne portent sur la protection et l’aménagement des littoraux, le contrôle de la pollution atmosphérique (Corse), la conservation des zones sous-marines (CR Languedoc-Roussillion), la construction de deux bâtiments bio-climatiques à Tunis (CG Bouches du Rhone), la gestion des déchets solides et le traitement de l’eau (CR Lorraine et Saint-Etienne).

La coopération en matière de santé se traduit par des partenariats entre hôpitaux (CG Côte d’Armor, Marseille, Grenoble, Saint-Etienne), de la formation du personnel médical et paramédical, et du transfert de savoir faire dans la gestion hospitalière (Bouches du Rhône, Côtes d’Armor).

Des projets à caractère touristique, ont été entamé par le Conseil régional de Rhône Alpes, qui a réalisé un inventaire des possibilités de développement des actions touristiques en milieu rural, et par les villes de Vienne et de Romans sur Isère, qui ont participé à l’ organisation des « Rencontres d’El Jem », une Conférence internationale sur le tourisme culturel, le patrimoine et le développement local qui a eu lieu en avril 2004.

La coopération décentralisée franco-tunisienne continue à se développer, malgré les difficultés auxquelles les collectivités tunisiennes doivent faire face, surtout au niveau d’obtention des visas et de synergie entre les acteurs tunisiens du développement.

Source: http://www.cites-unies-france.org