Le Réseau des présidents de communautés rurales de la périphérie du Parc national du Niokolo-Koba (PNNK), a mis en place, samedi, à Tambacounda, un plan d’action pour faire face à l’agression de ce patrimoine mondial en péril. » L’élaboration de ce plan d’actions (…) permettra de faire face à l’agression à laquelle fait face le Parc national du Niokolo-Koba « , a relevé le président du Réseau, Mamadou Bayo, lors d’un atelier appuyé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Ce plan assurera plus de productivité, la défense des intérêts des populations qui seront impliquées dans des activités visant à réduire l’agression, a dit Bayo, pour qui les élus locaux ont le  » devoir moral de protéger  » cette réserve de biosphère qui rapporte de la richesse à la nation.

Une quinzaine de communautés rurales, 9 avant le découpage administratif, réparties entre les régions de Kédougou, Kolda et Tambacounda, ceinturent le PNNK.

Le Parc est soumis à des pressions pastorales, au prélèvement illégal des ressources naturelles, comme le sable des berges, au braconnage, à la récolte de miel et de vin, à la pêche et à l’orpaillage.

Les conflits opposant riverains aux gardes forestiers souvent ont trait au foncier, notamment à leur empiétement sur la superficie de la réserve.

Pour prévenir les conflits, il est nécessaire de mener des activités de sensibilisation, de communication en direction des parties prenantes, de l’avis des participants à cette rencontre.

D’autres actions comme le bornage participatif, la formation des élus à la notion de terroir, le renforcement du personnel du Parc, la mise en place de plans de zonages participatifs des zones de terroir, la lutte contre les feux de brousse, ont été identifiées dans le cadre de ce plan.

Aussi, est-il important dans la sensibilisation, de diffuser des textes réglementaires dans les langues locales, de réintroduire des espèces sollicitées dans les terroirs, de renforcer l’éducation environnementale à l’école et dans les daaras (écoles coraniques), la gestion transfrontalière du Niokolo-Badiar.

Parmi les activités à mener, figurent la redynamisation et la formation des parties prenantes à la réglementation du foncier. Il s’y ajoute l’organisation de fora des acteurs sur la divagation et la transhumance dans chaque arrondissement.

Il a été aussi préconisé d’identifier et de baliser des couloirs dans les communautés rurales et d’y repérer des points d’eau et de suivre leur évolution.

Le plan prévoit aussi un appui aux groupes socioprofessionnels dans des activités comme l’apiculture.

Concernant la recherche de partenaires et le plaidoyer, des tables rondes sont prévues avec les bailleurs autour du Niokolo-Koba, ainsi que la formulation d’un projet d’envergure pour résoudre les problèmes de développement de la périphérie du PNNK.

 » Le défi que nous devons relever est de satisfaire aux objectifs et aux résultats attendus par les bailleurs de fonds. Ce qui va fonder la crédibilité vis-à-vis des institutions qui ont mis les moyens à la disposition du projet « , a pour sa part, indiqué Racine Abou Kane, chef de mission à l’UICN.

Il s’est réjoui de l’engagement des présidents de conseil rural et de l’ensemble des acteurs derrière cette initiative de l’UICN, portée par l’Union africaine et l’Union européenne.

 » Nous avons le défi de donner à cette initiative une plus-value beaucoup plus importante encore « , a dit M. Kane, ajoutant que les contours d’un  » gros programme  » permettant de faire face aux défis et préoccupations évoqués, ont été esquissés. Ce qui, à ses yeux, constitue la  » démonstration  » d’une  » volonté d’aller de l’avant « .

Le sous-préfet de Darsalam, Boubacar Thiaw, représentant le préfet de Salémata qui présidait les travaux, a fait part de son souhait de voir toutes les intentions exprimées à travers ce plaidoyer et ce plan d’activités, se traduire en actes concrets au profit du Niokolo-Koba. Il a demandé aux élus de poursuivre dans cet esprit de collaboration, pour cette cause qui leur est commune.

M. Thiaw a réitéré l’engagement de l’administration et du commandement territorial pour la protection du parc qui ne peut se faire que dans une dynamique unitaire.

Source: http://www.mediaterre.org