Soumis par l’association CODEA au cofinancement du Département Développement Solidaire du Ministère français de l’Intérieur, le projet AEP Djemgheu-Chengne a pour objectif global de contribuer à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dans la Commune de Baham. Cet objectif global se décline en trois (3) objectifs spécifiques, à savoir (1) Généraliser l’accès à l’eau potable dans les deux villages voisins de Djemgheu et de Chengne, (2) Améliorer la gouvernance locale du service de l’eau, et (3) Améliorer le taux d’accès à l’assainissement.
Pour accompagner la Commune de Baham dans la réalisation de ce projet, une Assistance à Maîtrise d’Ouvrage assurée par CODEA sera mise en place, doublée d’une Maîtrise d’œuvre assurée par le bureau d’études camerounais EED, www.eedsarl.com. Le COSIM Rhône-Alpes (www.cosim-rhone-alpes.org) accompagnera ces deux missions de manière transversale. Cette double expertise d’appoint, franco-camerounaise, technique, institutionnelle et socio-économique, assurera l’ensemble des besoins d’études complémentaires et d’élaboration de dossiers de consultation, de formation et d’encadrement des CC et des responsables communaux, et d’animation des relations avec les principaux acteurs du secteur public. Elle assurera en particulier l’encadrement des entreprises de travaux recrutées par appels d’offres communal pour la réalisation des travaux d’infrastructures.
Le projet, d’un budget global de 586.932€, permet également de mettre à profit la Convention de coopération décentralisée qui lie la ville de Baham à celle de Saint-Germain-au-Mont-D’or en France (région lyonnaise). C’est dans le contexte de cette convention que sera en effet capitalisée l’expérience française en terme de maîtrise d’ouvrage du service public de l’eau et de l’assainissement [1], afin de renforcer les capacités de la Commune de Baham en la matière, conformément aux nouvelles prérogatives communales au Cameroun[2]. La Ville de Saint-Germain-au-Mont-D’or mobilisera 100.000€ pour boucler le financement du projet.
Un schéma innovant, à la fois en terme organisationnel et de distribution de l’eau sera mis en place. En première hypothèse, il implique la Commune comme gestionnaire du patrimoine à travers une régie qui sera créée, et responsabilise les CC en qualité de maîtres d’ouvrage délégués du service public de l’eau. Un exploitant privé des systèmes AEP décentralisés intervient dans la gestion du service public de l’eau dans le cadre de contrats d’affermage, avec des fontainiers pour la vente de l’eau et la possibilité pour les ménages qui le souhaitent de bénéficier de branchements privés contre une participation conséquente. Ce dispositif permettra de satisfaire les besoins de l’ensemble de la population des villages Djemgheu et Chengne, et à terme du village Gouegoua voisin, y compris ceux des plus pauvres, en tenant compte des capacités à payer des différentes catégories socioéconomiques.
L’expérience de la Commune de Baham sera diffusée à la fois (i) aux autres Communes du Département des Hauts-Plateaux (Bamendjou, Bangou et Batié), et (ii) à l’échelle nationale via le portail de CODEA (www.codea-france.org/WordPress).
[1] En France, le principe de libre administration des collectivités locales leur permet de gérer les services publics soit directement, soit dans le cadre d’une délégation de service public tout en conservant la totale responsabilité.
[2] Au Cameroun, les services publics locaux peuvent être exploités en régie, par voie de concession ou d’affermage (art.33 de la loi n°2004/017 du 22 juillet 2004 portant orientation de la décentralisation).