Sécurité humaine et bonne gestion de l’environnement sont les deux faces d’une même médaille. Les pauvres dépendent de l’environnement naturel et de la riche biodiversité du continent pour accéder à l’énergie, à l’alimentation, au logement, aux médicaments et à l’approvisionnement en eau.
L’accès aux services énergétiques propres, sûrs et abordables est une condition nécessaire pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il permet aux communautés d’éclairer leurs maisons et leurs écoles, de nourrir leurs enfants et de rester en bonne santé. Pourtant, de nombreux individus en Afrique n’ont toujours pas accès à ces services. Par exemple, 80% de la population rurale de l’Afrique n’a pas accès à l’électricité et le taux d’électrification en moyenne dans les zones rurales n’est que de 10%.
Le manque d’accès à l’énergie, en particulier dans les zones rurales, explique également la dégradation de l’environnement, limitant la productivité des ménages et exerçant une pression sur les femmes et les jeunes filles, qui sont souvent chargées de la collecte de combustibles traditionnels comme le bois.
Les problèmes environnementaux seront exacerbés par les changements climatiques, rendant les pauvres encore plus vulnérables par le biais de changements dans les précipitations, de la montée des eaux, des sécheresses plus graves et prolongées, de l’augmentation de la fréquence des catastrophes naturelles et des nouvelles épidémies de maladies transmises par les moustiques. Par exemple, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estime que d’ici à 2020, entre 75 et 250.000.000 de personnes en Afrique subsaharienne pourraient faire face à des pénuries d’eau et plus de 600 millions de personnes sont susceptibles de souffrir de la faim d’ici à 2060.
Les principaux défis en Afrique seront les suivants: :
- Promouvoir l’accès décentralisé à l’énergie;
- Veiller à ce que la bonne gestion environnementale soit intégrée au sein des efforts de réduction de la pauvreté;
- Développer tout en limitant les émissions de carbone et mettre en place des plans de développement souples qui permettront de réduire les émissions de gaz à effet de serre, favorisant le progrès socio-économique;
- Assurer un accord mondial sur le climat qui génèrera des possibilités considérables pour la région dans les domaines du développement et de la gestion de l’environnement.
LE PNUD SUR LE TERRAIN
Le PNUD aide à renforcer les capacités des pays africains à s’attaquer aux défis environnementaux et énergétiques de façon à construire des moyens de subsistance durables pour leurs citoyens. Accroître l’accès des pauvres aux services énergétiques demeure une priorité importante pour le PNUD.
L’organisation travaille avec les institutions régionales et les pays pour renforcer les capacités au niveau local et rendre la fourniture de services énergétiques – comme l’eau, l’industrie agro-alimentaire et l’éclairage – accessibles à tous. Par exemple, l’organisation vient en aide aux institutions régionales comme la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et la Communauté est-africaine pour favoriser des dispositions juridiques et politiques qui peuvent faire en sorte que les services énergétiques sont livrés à l’ensemble de la population.
Le PNUD a aidé à piloter la plate-forme multifonctionnelle (PTMF), moteur diesel qui peut être agrémenté d’outils multiples, dont moulins à céréales, décortiqueuses, chargeurs de batterie ou encore équipement de menuiserie. Ainsi, le temps que les femmes et les filles consacrent aux tâches domestiques (comme aller chercher de l’eau) a été réduit de 2 à 4 heures par jour après l’introduction des plateformes, libérant du temps pour les activités génératrices de revenus ou l’éducation. En moyenne, la présence de PTMF dans certains pays d’Afrique de l’Ouest a conduit à une augmentation des revenus annuels des femmes, équivalente à FCFA 24 100 (US $ 45). En outre, une évaluation menée dans 14 villages dans l’est du Burkina Faso a noté que les taux d’alphabétisation ont augmenté d’une moyenne de 29% à 39% après l’installation des PTMF. Au Burkina Faso, 600.000 personnes bénéficieront directement de plates-formes 400 pilotes mis en place dans 8 régions de l’Est.
En outre, le PNUD a aidé à développer les capacité des pays de la région à accéder à des sources internationales de financement pour l’adaptation au changement climatique et l’atténuation – grâce à des accords comme le Mécanisme de développement propre – les aidant à améliorer la gestion de l’environnement. L’organisation a aidé les pays africains à développer des institutions et conditions du marché appropriées pour attirer de nouveaux investissements dans les énergies renouvelables comme l’énergie éolienne. Elle a également fourni un soutien technique et financier pour accompagner l’Afrique lors des récentes conférences sur le climat, dont Copenhague.
Le PNUD aide les pays africains à gérer leurs écosystèmes naturels et terres agricoles afin d’assurer la fourniture de services éco systémiques qui sous-tendent les économies nationales et les moyens de subsistance des pauvres. L’organisation les aide à mettre en place leurs politiques et à renforcer leurs institutions de gestion des marchés pour les services environnementaux. Cette dernière démarche permet de monétiser la valeur de ces services éco systémiques.
Le PNUD a veillé à ce que les questions environnementales soient intégrées dans les bases de la planification du développement en Afrique. Par exemple, l’initiative Pauvreté-Environnement du PNUD/PNUE appuie huit pays d’Afrique dans la conception de stratégies de réduction de la pauvreté et la mise en place de budgets qui intègrent pleinement la protection de l’environnement et les changements climatiques.
Enfin, le PNUD aide les pays africains à lutter contre les effets des changements climatiques. Grâce à une subvention de 92 millions de dollar financée par le Gouvernement du Japon, l’organisation aide actuellement 21 pays d’Afrique à concevoir et à mettre en œuvre des stratégies d’adaptation. Au niveau national, le PNUD aide les pays à développer des plans nationaux pour l’adaptation. Grâce à la mise en place de mesure pour l’adaptation au sein des communautés, le PNUD collabore également avec le Fonds pour l’environnement mondial et les Volontaires des Nations Unies pour aider directement les communautés les moins bien équipées à élaborer des stratégies de résistance basées sur une meilleure gestion des terres, des eaux et de la biodiversité.
Source : www.undp.org