Un prêt de 130 millions de dollars, destiné à la réforme du secteur des déchets ménagers au Maroc, devrait contribuer à égaliser l’accès des citadins aux services de collecte et de traitement des ordures et à créer jusqu’à 70 000 emplois dans les activités de recyclage des déchets. Le troisième Prêt de politique de développement pour le secteur des déchets solides, approuvé aujourd’hui par le Conseil d’administration de la Banque mondiale, aidera également à renforcer la redevabilité sociale grâce à un suivi régulier des services de gestion des déchets solides, et veillera à ce que la gestion des déchets ne porte pas atteinte à l’environnement.
Pour la première fois au Maroc, les usagers urbains seront en mesure de donner directement leur avis sur la qualité et la couverture des services de gestion des déchets ménagers en répondant à des enquêtes de satisfaction. Ce programme renforcera également la transparence en donnant aux citoyens accès aux informations officielles, en particulier sur les contrats passés avec des entreprises privées.
« Le Maroc s’engage dans un programme prometteur et ambitieux en faveur de pratiques destinées à préserver l’environnement et à promouvoir un développement durable, a indiqué Simon Gray, directeur du Département Maghreb de la Banque mondiale. La Banque mondiale mobilise son expertise et son soutien financier afin d’aider le Maroc à relever ce défi urbain tout en veillant à ce que les citoyens puissent s’exprimer et donner leur avis sur la politique et la qualité des services fournis ».
L’augmentation rapide de la production de déchets au Maroc engendre des pressions non négligeables sur l’environnement et les ressources naturelles. D’où la nécessité de mettre au point des modes d’élimination qui soient sans danger et de vérifier régulièrement leur conformité aux normes et critères environnementaux. Le Maroc doit impérativement réformer ce secteur s’il veut atteindre son objectif de recyclage de 20 % de ses déchets et parvenir, d’ici à 2022, au ramassage de tous les déchets urbains solides et à leur évacuation dans des décharges contrôlées.
Ce programme est le troisième de ce type depuis 2009 et contribuera à la transformation durable du secteur des déchets solides en fournissant des services fiables de manière transparente « a déclaré Jaafar Sadok Friaa, spécialiste principal dans le domaine de l’environnement urbain à la Banque mondiale et responsable de l’équipe du projet . « Ce prêt, qui tombe à point, permettra de créer jusqu’ à 70 000 emplois au cours de la prochaine décennie, notamment grâce à des activités génératrices de revenus dans le secteur du recyclage des déchets. »
En 2009 et 2010, les deux premiers prêts de politique de développement de la Banque mondiale destinés au secteur des déchets solides ont aidé à l’exécution de la première phase du Programme national marocain. Ils ont permis de doter le secteur d’un cadre juridique, soutenu des partenariats public-privé et d’améliorer l’efficacité des études d’impact sur l’environnement. Ils ont également contribué à augmenter le taux de collecte des déchets ménagers, qui est passé de 44 % en 2008 à 76 % aujourd’hui, et à mettre les décharges aux normes, tout en réhabilitant les décharges non contrôlées.