L’excellence de la coopération bilatérale entre le Cameroun et la Chine, permettra bientôt à l’Etat du Cameroun de construire une gigantesque et futuriste station de traitement d’eau potable sur la Sanaga. Ce projet, qui s’inscrit dans les Grandes Réalisations du Chef de l’Etat Paul BIYA, vise à résorber le déficit d’eau potable actuellement observé à Yaoundé et ses environs. D’après les confidences d’un haut responsable du ministère camerounais en charge des questions d’eau, Eximbank of China signera au cours du second semestre de 2012 avec l’Etat du Cameroun, la convention de financement du projet  de construction d’une station de traitement d’eau potable sur la Sanaga. Ce responsable ne cachait pas son enthousiasme quant à la solution définitive que ce projet apporte à l’épineuse question de grave pénurie d’eau potable observée à Yaoundé. Une situation qui selon lui,  préoccuperait sérieusement le Chef de l’Etat qui aurait alors donné des instructions fermes pour l’aboutissement rapide de ce projet.

On avait espéré une accélération de ce dossier après la signature du contrat de service intervenu en décembre 2010 entre l’Etat du Cameroun et l’entreprise d’Etat chinoise China National Machinery & Equipment Import & Export Corporation (CMEC), suivi par l’entretien accordé par le Chef de l’Etat aux responsables de CMEC lors de son voyage en Chine au cours de l’année 2011.

Mais certains hauts responsables du ministère en charge des questions d’eau, pour des intérêts inavoués, œuvrent activement à faire échouer cette initiative étatique. Des sources assez proches du dossier soutiennent qu’en raison de son immensité, ce projet fait ombrage à la construction d’une petite station de traitement de 50 000 m3/j sur la Mefou et dans lequel ces responsables auraient pris des intérêts. Bien plus, ils essaient depuis peu de s’approprier le projet. On soutient d’ailleurs sous cape que ce sont lesdits groupes d’intérêts qui auraient eu raison de Michael NGAKO TOMDIO, ministre de l’Eau et de l’Energie jusqu’au 09 décembre 2011.

Le projet de construction d’une usine de traitement d’eau potable ultra moderne sur le fleuve Sanaga devra permettre la production de 300 000 m3 d’eau par jour pour Yaoundé et ses environs. Ce complexe industriel comprendra une prise d’eau sur le fleuve Sanaga au lieu dit  Natchigal ; une station de pompage d’eau brute ; 7,5 km de conduite de transport d’eau brute de 1800 mm de diamètre en fonte ductile ; une station de traitement complète d’une capacité de 300 000 m3/j intégrant une station de pompage et des réservoirs de stockage d’eau traité en béton armé ; 56,5 km de conduite de transport d’eau  traitée de 1800 mm de diamètre en fonte ductile desservant deux stations de reprise(Nkometou  II et Nyom II) ; un réservoir de tête de 6000 m3en béton armé, construit au dessus du mont Ndindan ; 15 km de canalisations de répartition en fonte ductile de diamètre 1400 mm à 1200 mm ; un atelier de  réparation et d’entretien électromécanique ; un dispositif de contrôle et de télésurveillance ; un village d’astreinte ; une infirmerie ; 25 km de ligne d’approvisionnement en énergie électrique haute tension de 90 kV ; quatre lignes dédiées de 30 kV chacune alimentant l’ensemble du site du projet, pour une puissance totale installée de 26,2MW ; l’ensemble des voies de desserte du site du projet.

Cette production supplémentaire viendra porter à 400 000 m3/j la desserte de Yaoundé qui se limite aujourd’hui aux 100 000 m3/j produite par la station d’Akomnyada sur le Nyong. Ainsi, avec des besoins en consommation d’eau potable estimés à 250 000 m3/j dans le contexte d’un rendement de réseau de 60%, les populations de Yaoundé pourront dormir tranquille, surtout que le projet sur la Sanaga a une capacité d’extension à 400 000 m3/j. En plus, il n’est pas à exclure qu’à moyen et à long terme, l’on puisse simplement renforcer les capacités de cette station, les observations hydrologiques sur le fleuve Sanaga depuis plus de 50 ans établissent clairement que même en cas de décrue grave, l’alimentation de la station ne connaitrait aucun problème. Ce qui n’est pas le cas avec le Nyong ou les autres fleuves camerounais pour lesquels l’on ne dispose pas à l’heure actuelle de données d’observation fiables. La confirmation de cette situation a été faite par des experts nationaux et internationaux au cours du Forum Energie – Eau – Environnement organisé par Electricity Development Corporation (EDC), en partenariat avec l’Agence pour le Développement des Entreprises en Afrique (ADEA), pendant le Salon de l’Entreprise Promote 2011 à Yaoundé.

Du côté camerounais en tout cas, toutes les mesures ont été prises pour l’aboutissement heureux de ce dossier. Lors de son séjour en Chine en mai 2012, M. NGANOU DJOUMESSI, le ministre en charge des questions économiques a mené avec les responsables de CMEC des négociations visant à réduire le coût du projet et obtenu des résultats intéressants pour la partie camerounaise. M. Nganou Djoumerssi a également eu une séance de travail avec les responsables d’Eximbank of China à propos de la requête de financement d’un montant de  365 milliards de FCFA au guichet concessionnel adressé par l’Etat du Cameroun et représentant une partie du financement dudit projet.

Aujourd’hui, il est question de taire les intérêts égoïstes de certains responsables du ministère de l’Eau et de l’Energie qui œuvrent activement dans le sens de s’approprier le projet au point de se lancer dans des sabordages honteux au moment où le manque d’eau potable à Yaoundé peut générer des débordements sociaux incontrôlables. Dans leur manœuvre de récupération, ils auraient approché l’entreprise chinoise CGC Overseas avec qui ils auraient défini un projet clone du premier, à la différence toutefois que toutes les caractéristiques techniques ont été revues à la baisse. Le nouvel ambassadeur de Chine au Cameroun, approché par lesdits responsables aurait simplement marqué une fin de non recevoir. En tout cas, la prompte réaction du ministre en charge des questions d’eau M. Basile ATANGANA KOUNA est très attendue, et sa capacité à résoudre ce genre de problèmes déterminera sa survie au sein du  gouvernement des grandes réalisations, lui qui fait ses premiers pas comme ministre. « Le temps est à l’action » disait encore le Chef de l’Etat Paul BIYA lors de son discours d’investiture en novembre 2011.

Source: http://www.camer.be